Flânez dans Beauval à la découverte de son patrimoine bâti, ses nombreuses maisons de maître et corps de ferme, ses anciennes usines, son église et son cimetière paysager.
Consultez ici notre dépliant historique.
Le village de Beauval est connu comme le centre d'activité d'origine des industries textiles SAINT-FRERES. Les vestiges de l'usine actuelle datent de 1896, ainsi que les trois cités ouvrières encore présentes (cité de Doullens, cité Quénot et cité des Avesnes). La Coopérative "La Prévoyance", porte la date 1910.
L'usine de Beauval a été reprise par Boussac, Agache, Willot et en tout dernier Rosenlew qui ferma en 2004.
Au début du XIXe siècle, trois frères du patronyme SAINT, avaient organisé dans leur village natal de Beauval et dans les environs, le tissage de toiles d’emballage en étoupes de chanvre et de lin. Le tissage était fait à la main, à domicile, par des ouvriers agricoles après leur travail. Les frères effectuaient alors le ramassage et revendaient ainsi le produit fini.
Dès 1825, Beauval et ses alentours comptent plusieurs centaines de petits artisans tisserands. Avec l'apparition du jute en 1843, une première filature est installée en Picardie. Les frères SAINT comprirent immédiatement le parti qu’ils pourraient tirer de ce nouveau textile moins cher que le lin.
Ayant mis au point un métier à tisser spécialement adaptés au jute, ils construisirent des ateliers à Flixecourt, Harondel, Saint-Ouen puis l’Etoile dans le Somme.
C’est à cette époque également qu’à Beauval et dans les environs, d’autres personnes au nom bien connu, s’intéressèrent aux mêmes activités : Victor SUEUR, associé à son beau frère J-B. THUILLIER et les frères BOULOGNE.
L’industrie du jute revint enfin s’installer en force à Beauval et dans le voisinage puisqu’en quatre ans, de 1898 à 1902, trois importantes usines y furent construites : l’une à Beauval même, par la société Saint-frères, les deux autres à Doullens, l'une par la société TH. SUEUR Fils & Compagnie et l'autre par Saint-Frères. Charles Saint devait mourir peu après et repose au cimetière de Beauval dans un magnifique mausolée.
C’est la société Saint-Frères qui mit au point le métier droit lourd à tisser le jute en 1856. 90 ans après elle inventa le métier circulaire qui venait révolutionner la technique millénaire du tissage et c’est l’usine de Beauval qui fut dotée du premier atelier équipé de tels métiers qui se répandirent ensuite dans le monde entier.
En 1965, cette usine de Beauval représentait à elle seule environ 15 % de la production française d’articles de jute.
L'usine a fermé en 2004 et les bâtiments ont été détruits en 2012. Il demeure encore, le long de la route nationale, les façades des anciens bureaux et la coopérative "La Prévoyance".