Fieffes et Montrelet étaient, jusqu’à leur fusion en 1975, deux communes distinctes.
Autrefois, deux seigneuries coexistaient sur ce territoire. La première appartenait à une commanderie hospitalière de l’ordre de Malte, dont l'établissement jouxtait l'actuelle église de Fieffes ; la seconde, laïque, avait son siège dans le château qui s'élevait plus au nord, près du village de Montrelet.
Bordée par la petite rivière de la Fieffe, la commune est traversée par l’ancienne ligne de chemin de fer Amiens-Doullens, ouverte dès 1869. Bien qu’elle ferma aux voyageurs en 1938, elle continua de fonctionner pour le fret jusqu’en 1990.
On peut aujourd’hui emprunter un joli chemin ombragé, en contrebas de la ligne, qui relie les deux églises.
Les églises
L’église Saint-Pierre de Fieffes est classée au Monuments Historiques depuis 1921.
Étroitement liée aux Hospitaliers de l’ordre de Malte qui avaient établi ici une importante commanderie, l’église possède encore des éléments remontant au XII siècle comme le portail à colonnettes, la nef et la base du clocher.
L’intérieur, ouvert lors d’événements ou pour des d’expositions, recèle un riche mobilier tels deux autels et un lutrin polychrome du début XVIIIe siècle, une chaire datée de 1678 et une poutre de gloire d’époque Renaissance.
L’église Sainte-Marie-Madeleine de Montrelet date de 1579 comme l’indique la date sur au blason situé au-dessus de la porte d’entrée.
Construite sur les hauteurs de la commune, elle surprend par son clocher-porche et ses imposant contreforts.
Entourée de son cimetière, vous y découvrirez des graffitis insolites et quelques tombes monumentales.
Le château
Le château de Fieffes, ou plus exactement le châtelet, semble remonter au XVIe siècle.
Il était construit sur un terre-plein et entouré de douves alimentées par la rivière.
Mis en vente dans les années 1830, après le décès de la dernière propriétaire Marie-Louise Pingré, comtesse de Bucy de Fieffes, le domaine fut vendu en plusieurs lots et démantelé en 1850. La seule illustration qu’il nous reste est un dessin des frères Duthoit datant de 1823. Il subsiste toutefois aujourd’hui quelques éléments du château comme les deux piliers du portail, le petit pont enjambant la rivière et l’ancienne glacière, proche du bois attenant.
Le monument aux morts de Fieffes
L’histoire de ce monument est loin d’être banale et remonte à la guerre de 1870. Comme nous le conte l’historien André Guerville : « Lors de ce conflit, le maréchal-ferrant du village, Fulgence Laurent, accompagné de son curé, l’abbé Casimir Thuillier, va récupérer le corps de son fils, Emile, tué à la bataille de Pont-Noyelle, le 23 décembre 1870. Le jeune curé de santé fragile attrape la variole et décède un mois après, dans son presbytère, à l’âge de 37 ans. Il est enterré à Crécy-en-Ponthieu auprès de sa famille, mais la commune de Fieffes tient à lui manifester sa reconnaissance en lui élevant, près du porche de l’église, un monument à sa mémoire.
En 1920, après la Grande Guerre, la commune décide d’élever un monument aux morts. Pour des raisons sans doute économiques, elle récupéra le monument de l’abbé Thuillier en le déplaçant de quelques mètres et remplaça l’inscription du curé par un hommage aux 11 enfants de Fieffes morts pour la France. »
Insolite !
Sur l’un des piliers de l’ancien château, admirez un très beau visage du Christ, sculpté par un soldat un 1915.
Non loin de là, dissimulé au bord de la rivière, retrouvez un petit pont en grès matérialisant l'une des sources de la Fieffe.