Fienviller, Fienvilles, ou encore Fiesvillers, Fienvillers viendrait du latin Feodum Villare dont feodum désigne un fief ou une terre donnée en récompense à un seigneur. En 1175, Gaudefroy, chevalier et noble de Doullens, possédait les terres et la seigneurie de Fienvillers avant de passer aux mains des religieux de Saint-Jean-de-Jérusalem, résidants à Fieffes. Les vestiges d’un château étaient d’ailleurs encore visibles dans la commune à la fin du XIXe siècle.
Au XVIe siècle, la terre de Fienvillers appartient à Hélène de Saveuse, épouse de messire Christophe Carmionne, conseiller au parlement de Paris.
Dans sa Notice historique sur le canton de Bernaville de 1897, l’abbé Théodose Lefebvre nous apprend qu’en 1636, durant la guerre de Trente Ans, l'armée espagnole a campé pendant neuf jours dans la commune et que les soldats ont brûlé la maison du curé et détruit les archives de la paroisse.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, 58 jeunes de la commune combattirent les prussiens ; cinq furent blessés et trois autres tués.
En 1899, l'activité économique locale se compose de plusieurs ateliers de tisserands, de boutonniers et de teillage de lin. Une paneterie, une briqueterie et un chaufour (four à chaux) sont également mentionnés.
Le village était desservi par la gare de « Fienvillers – Candas », sur la ligne Amiens - Doullens. Bien que le trafic voyageur ait cessé en 1938, la ligne continua son activité pour le fret jusqu’en 1991. Le bâtiment de la gare est aujourd’hui un logement privé.
Un aérodrome de la Première Guerre mondiale
Dès 1914, les premières opérations de l’aviation seront avant tout des missions d’observation de positions de l’ennemi. Suivront ensuite des missions d’observation au bénéfice de l’artillerie, puis de bombardement avec des appareils de plus en plus gros. Les chasses entre aviateurs permettront aux « As » de développer leur tactique de combat aérien.
C’est donc pour assurer cette logistique que des terrains seront créés afin d’accueillir les nouvelles escadrilles. Fienvillers, comme la commune voisine de Candas, verront la création de deux camps d’aviation, avec une importance zone d’envol, desservis par une voie de chemin de fer, permettant l’approvisionnement en pièces détachées, munitions et carburant.
L'église Notre-Dame de l'Assomption
Elle fut construite au XVIIIe siècle sur les fondations d’une église plus ancienne. Le chœur, plus tardif, date de 1775. Le clocher-tour, massif et élancé, a d’ailleurs servi de point de repère pour la réalisation des cartes de Cassini.
L’église possède plusieurs objets classés au titre des Monuments Historiques, dont des statues en bois polychrome du XVIe au XIXe siècle, des fonds baptismaux ainsi qu’un très beau retable dont la toile représente L’Assomption de la Vierge. Peinte en 1779 par un certain Jean-Baptiste Thuillier dans un style très classique, l’œuvre aux dimensions particulièrement imposantes : 5,16 m par 3,10 m a été intégralement restaurée en 2018.
Une vague de céramique à la mairie
C’est en 1989, à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution, que la commune propose à une céramiste de décorer le mur de la mairie. Comme on pourra le lire dans la presse locale à l’époque : « Cette composition abstraite et originale exprime à la fois l’histoire tumultueuse du village et le dynamisme de l’avenir marqué par l’ondulation des carreaux ». Depuis, les habitants, comme les gens de passage, peuvent contempler cette œuvre insolite dont la forme et les couleurs accrochent indéniablement le regard. L’art est descendu dans la rue.