Mirowaut apparaît dans les textes à la fin du XIIe siècle (1184) avant de devenir Mirevault puis Mirvaux. L’occupation humaine sur le territoire est néanmoins plus ancienne puisqu’il a été retrouvé plusieurs outils en silex ainsi que de nombreuses monnaies gallo-romaines. Au Moyen-Age, Mirvaux était le siège d'une seigneurie appartenant à l'évêque d'Amiens et comprenant un manoir avec moulin et four banaux.
Durant le XVIIe siècle, le village fut victime des nombreuses invasions Espagnoles. Incendié en 1636 ou encore pillé en 1650, Mirvaux pouvait compter sur ses souterrains-refuges (muches en Picard) pour y abriter sa population, son bétail et ses récoltes. Redécouverts à la fin du XIXe siècle, ses souterrains témoignent de l’histoire mouvementée du territoire. Nous en retrouvons d’ailleurs une quantité impressionnante ; parmi les plus connus, ceux de Naours, Pierregot, Talmas ou encore Molliens-au-Bois.
La situation relativement isolée de Mirvaux a permis au village de conserver un aspect assez traditionnel avec des rues étroites bordées de nombreux bâtiments en torchis (maisons et granges) du XIXe et début XXe siècle. Une petite mare est encore présente au croisement des rues de Pierregot et de la Montagne. Les amoureux de promenade pourront emprunter le chemin qui continue la rue de la Montagne pour rejoindre la commune de Molliens-au-Bois, située à environ 1km.
La vie en 1900
Les archives nous transmettent des informations étonnantes sur l’Histoire et les modes de vie de nos aïeux. Voici un extrait de la Notice Historique et Géographique de 1899 concernant Mirvaux : « La population de 216 habitants est composée essentiellement de cultivateurs, de tisserands et de carriers. Sur les 229 hectares que compte la commune, 200 hectares sont répartis en terres labourables, jardins, vergers et prés. On y cultive des céréales, des plantes fourragères et des plantes industrielles (colza, lin). Il existe une carrière de pierre, une argilière, un pressoir à cidre et deux moulins à vent ».
L’église Saint-Martin
L'édifice remonte sans doute au XVIe siècle et comportait à l'origine un collatéral (bas-côté latéral de la nef) au nord, dont il ne reste plus que trois arcades murées. Le chœur a été remanié XVIIIe siècle, probablement en 1733 car des travaux sont mentionnés dans les archives à cette date. Un siècle plus tard, en 1833, d'importantes réparations sont effectuées par l'architecte Marest. Le décor intérieur date de la fin du XIXe siècle, grâce à la générosité du chanoine Valembert, curé de Dury natif de Mirvaux. L’église contient un mobilier et des objets de culte très intéressants dont des statues en pierre et en bois polychrome ainsi qu’une cuve baptismale du XIIe siècle, l’une des plus anciennes du département. Remarquez les nombreux graffitis présents sur les murs extérieurs de l’église ainsi que les vestiges d’une margelle de puit en grès.
L’industrie du grès
Dès le XIIIe siècle, Pierregot va connaitre un essor conséquent avec l’extraction du grès. Liée d’abord à la construction de bâtiments religieux et des fortifications, la « gresserie » s’est ensuite développée pour le pavage et la construction d’édifices publics et privés. Les archives des communes nous permettent parfois de connaître l’origine et la destination des grès extraits. Parmi les chantiers les plus importants : les soubassements de la cathédrale d’Amiens et les murailles de la ville au XIIIe siècle, mais aussi les fortifications de Doullens et de sa citadelle au début du XVIe siècle.